Aux origines de notre Eglise
De premiers chrétiens apparurent
en Loire-Atlantique avec l’empire romain, mais il n’exista longtemps que des
communautés éparses. Ce n’est que sous l’épiscopat de saint Félix (de 549 à
582) qu’une cathédrale fut inaugurée à Nantes. A cette époque, les évêques
avaient pour proches collaborateurs des diacres. Ceux-ci n’étaient donc pas
simplement, comme on le connut plus tard, avant le renouveau du diaconat impulsé
par le Concile Vatican II, des personnes se préparant à devenir prêtres. L’évêque
Félix envoya deux de ses diacres enraciner la présence chrétienne hors de
Nantes : l’un au sud de la Loire, saint Martin de Vertou ; et l’autre
au nord de la Loire : saint Secondel, qui s’installa avec Friard, le saint
ermite de Besné. Ils n’étaient pas d’abord destinés à évangéliser les
populations « gauloises », mais à établir d’authentiques lieux de
prière et de vie chrétienne. Ce n’est qu’en conséquence que les populations
locales s’intéressèrent au christianisme, devant le témoignage de ces saints
moines.
Cela resta vrai dans les siècles
suivants. Au 7ème siècle, ce seront saint Herblain (Hermeland) à
Indret (plus connu que Friard, d’où la confusion chez certains avec le lieu
d’origine de Friard) et saint Victor de Campbon. Au 8ème
ou 9ème siècle, ce seront saint Benoit de Massérac et saint Viaud
(Vital). Et quelques siècles plus tard, à l’époque où les diocèses prendront réellement
forme, les bénédictins des abbayes des bords de Loire auront encore une place
importante dans la fondation des paroisses. Pont-Château l’illustre bien, avec
le Prieuré fondé par des moines de Marmoutier, le grand monastère de saint
Martin de Tours.
Tous ces illustres prédécesseurs,
l’Eglise continue de les célébrer. La date de leur fête est en général celle de
leur décès (leur ‘naissance au ciel’). Mais le calendrier de l’Eglise ne
cessant de se remplir, il est parfois nécessaire de le modifier. C’est ainsi
que les fêtes de saint Secondel, le 29 avril, et de saint Friard, le 1er
août, ont été regroupées il y a quelques années à une même date : le 2
août.
Tout cela n’est pas que de
l’histoire ancienne, mais plutôt une source d’inspiration pour nous. Dans notre
société ‘gauloise’ d’aujourd’hui, profondément sécularisée, le témoignage de
l’Eglise ne laisse pas forcément indifférent mais n’est pas très suivi. Notre
rôle premier n’est sans doute pas de proclamer haut et fort nos convictions, au
risque de heurter, mais peut-être tout simplement de donner nous aussi à voir à
nos contemporains de belles communautés chrétiennes, petites mais bien
vivantes, capables de donner envie de mieux découvrir le Dieu qui les anime.
Jean-Marc Houssais
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